L’infirmier face à la prescription antibiotique : des difficultés à surmonter pour un meilleur usage des antibiotiques - 22/08/20
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Résumé |
Introduction |
Le bon usage des antibiotiques (ATB) est essentiel pour lutter contre l’antibiorésistance, et limiter leurs effets secondaires. À l’hôpital, la place de l’infirmier diplômé d’état (IDE) est centrale dans l’exécution des prescriptions, la surveillance des ATB, la sécurité des soins, et la transmission des informations au patient et au médecin. Nous décrivons les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre des prescriptions d’ATB par les IDE au sein d’un CHU de 1500 lits de MCO.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une enquête observationnelle, monocentrique, d’évaluation des pratiques infirmières par questionnaire à réponses multiples ; des IDE de spécialités médicochirurgicales adultes, en dehors des services de réanimation et d’obstétrique ont été sollicités. Deux cents questionnaires ont été diffusés dans 20 services (12 de médecine, 8 de chirurgie), et 40 aux urgences.
Résultats |
Un total de 131 (54 %) questionnaires ont été complétés : 59 en médecine, 46 en chirurgie et 26 aux urgences. Tous les répondants déclarent utiliser des antibiotiques, quotidiennement pour 66 % d’entre eux. La prescription médicale est jugée insuffisante pour l’administration des ATB en toute sécurité pour 54 % (71/131) des soignants, tous services confondus, et jusqu’à 77 % (20/26) aux urgences. Les informations faisant défaut dans la prescription sont rapportées par 84 soignants : elles concernent la reconstitution de l’ATB pour 56 IDE, la dilution pour 70, les modalités de perfusion pour 47 et la durée de perfusion chez 45. Dans tous les services, près de 80 % (101/130) des IDE déclarent connaître certains des effets indésirables des ATB, en majorité les troubles digestifs (115/128, 90 %) et cutanés (122/128, 95 %). Les effets secondaires graves sont connus à seulement 30 % (39/128) pour la dyspnée, 30 % (39/128) pour l’hypotension et 46 % (59/128) pour le malaise. Les IDE des urgences sont plus sensibilisés à ces effets indésirables sévères (18/26, 69 %). L’organisation de la sortie d’un patient sous ATB est source de difficultés pour 45 % (55/122) des soignants. Les problématiques recensées par 62 soignants sont diverses : modalités de rétrocession (n=34), d’administration (n=26), et de surveillance du patient (n=27), et méconnaissance des structures extérieures (HAD, prestataires de service ; n=29). Les IDE sont principalement demandeurs de formations (56 %), de protocoles (71 %) et d’une astreinte infirmière en infectiologie (30 %).
Conclusion |
Dans tous les services, la prescription médicale des ATB, la surveillance des patients à l’hôpital ou la sortie sous anti-infectieux sont problématiques pour une moitié des équipes infirmières. Cet état des lieux ouvre des perspectives d’actions pour une sécurisation des soins et un meilleur usage des ATB : accompagnement des équipes et formation, en favorisant leur autonomie. Un IDE expert en thérapeutiques anti-infectieuses pourrait permettre d’optimiser la prise en charge pluridisciplinaire de gestion des ATB.
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Vol 50 - N° 6S
P. S200-S201 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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